Violences à Bagdad sous couvre-feu, cinq ans après sa chute
Par Ahmed Rachid et Wissam Mohamed
BAGDAD (Reuters) - Vingt personnes ont été tuées ces dernières heures dans le bidonville de Sadr City à Bagdad en dépit du couvre-feu partiel imposé par le gouvernement dans l'espoir d'éviter une effusion de sang à l'occasion du cinquième anniversaire de la chute de la capitale.
Depuis dimanche, ce sont jusqu'à 70 personnes qui ont péri dans la vaste zone urbaine de l'est de la capitale, bastion de l'armée du Mahdi de l'imam radical Moktada Sadr.
Kassim al Moudalla, directeur de l'hôpital Imam Ali de Sadr City, où les miliciens sadristes affrontent depuis dimanche les forces américano-irakiennes, déclare avoir admis un total de 11 corps, dont ceux de quatre enfants et deux femmes, et plus d'une cinquantaine de blessés.
"Qu'est-ce qu'ils font ? Le sol de l'hôpital est couvert du sang des enfants. Que fait le monde? Ils voient le sang de nos enfants et ils ne font rien", s'est indigné Moudalla.
La commission des droits de l'homme du parlement irakien a dénoncé dans un communiqué la "situation tragique" à Sadr City, où le blocus par les forces américano-irakiennes a entraîné une pénurie de vivres et de médicaments.
Sadr avait appelé à une manifestation monstre mercredi pour dénoncer la poursuite de l'occupation américaine mais il l'a annulée à la dernière minute en disant craindre que des Irakiens fassent couler à cette occasion le sang de ses partisans.
Le calme prévalait dans les autres quartiers de la capitale, où la circulation automobile était interdite toute la journée et les boutiques sont restées fermées.
LOURD BILAN POUR CES CINQ ANNÉES
"Le 9 avril entrera dans l'Histoire comme le jour où la plus arrogante dictature que la Mésopotamie ait jamais connue a été renversée, celui de la chute d'un régime politique qui a laissé derrière lui des fosses communes contenant des centaines de milliers d'innocents", s'est félicité le président irakien Djalal Talabani dans une allocution télévisée.
"Cela m'a pris cinq ans pour me rendre compte que toutes ces promesses sur l'inauguration d'une nouvelle ère démocratique après la chute de Saddam Hussein n'étaient qu'un poisson d'avril", déclare une infirmière, Amina Abdoul Madjid.
Celle-ci, qui rentre chez elle à pied après une garde de nuit, confie ses sentiments en passant devant la place déserte du centre de Bagdad où l'armée américaine avait symboliquement abattu le 9 avril 2003 une statue de l'ancien président irakien.
Des dizaines de milliers d'Irakiens ont été tués depuis cinq ans, deux millions se sont exilés et au moins autant ont été déplacés par la guerre, qui a coûté aussi la vie à plus de 4.000 militaires américains, dont 13 tombés ces trois derniers jours.
Le commandant des forces américaines en Irak, le général David Petraeus, a reconnu mardi devant le Congrès de Washington que la situation restait précaire et que les succès obtenus grâce à l'envoi de renforts l'an dernier étaient "fragiles et réversibles".
Le président américain George Bush, qui s'exprimera sur l'Irak jeudi à la Maison blanche, a téléphoné mercredi au Premier ministre Nouri al Maliki.
"Durant les cinq dernières années, nous n'avons vu que sang, bombes, couvre-feux et affrontements internes. Le gouvernement est totalement incapable d'apporter la sécurité", affirme Salim Hussein, un officier irakien en retraite.
Mais pour Ammar Karim, un enfant de dix ans qui joue au football avec ses camarades dans une artère de Bagdad normalement grouillante d'activités et aujourd'hui déserte, ces couvre-feux fréquents sont une aubaine.
"J'aime bien ce gouvernement à cause des couvre-feux. C'est le seul moment où nous pouvons sortir et jouer au foot. Autrement ma famille m'enferme à la maison."
Version française Marc Delteil
Par Ahmed Rachid et Wissam Mohamed
BAGDAD (Reuters) - Vingt personnes ont été tuées ces dernières heures dans le bidonville de Sadr City à Bagdad en dépit du couvre-feu partiel imposé par le gouvernement dans l'espoir d'éviter une effusion de sang à l'occasion du cinquième anniversaire de la chute de la capitale.
Depuis dimanche, ce sont jusqu'à 70 personnes qui ont péri dans la vaste zone urbaine de l'est de la capitale, bastion de l'armée du Mahdi de l'imam radical Moktada Sadr.
Kassim al Moudalla, directeur de l'hôpital Imam Ali de Sadr City, où les miliciens sadristes affrontent depuis dimanche les forces américano-irakiennes, déclare avoir admis un total de 11 corps, dont ceux de quatre enfants et deux femmes, et plus d'une cinquantaine de blessés.
"Qu'est-ce qu'ils font ? Le sol de l'hôpital est couvert du sang des enfants. Que fait le monde? Ils voient le sang de nos enfants et ils ne font rien", s'est indigné Moudalla.
La commission des droits de l'homme du parlement irakien a dénoncé dans un communiqué la "situation tragique" à Sadr City, où le blocus par les forces américano-irakiennes a entraîné une pénurie de vivres et de médicaments.
Sadr avait appelé à une manifestation monstre mercredi pour dénoncer la poursuite de l'occupation américaine mais il l'a annulée à la dernière minute en disant craindre que des Irakiens fassent couler à cette occasion le sang de ses partisans.
Le calme prévalait dans les autres quartiers de la capitale, où la circulation automobile était interdite toute la journée et les boutiques sont restées fermées.
LOURD BILAN POUR CES CINQ ANNÉES
"Le 9 avril entrera dans l'Histoire comme le jour où la plus arrogante dictature que la Mésopotamie ait jamais connue a été renversée, celui de la chute d'un régime politique qui a laissé derrière lui des fosses communes contenant des centaines de milliers d'innocents", s'est félicité le président irakien Djalal Talabani dans une allocution télévisée.
"Cela m'a pris cinq ans pour me rendre compte que toutes ces promesses sur l'inauguration d'une nouvelle ère démocratique après la chute de Saddam Hussein n'étaient qu'un poisson d'avril", déclare une infirmière, Amina Abdoul Madjid.
Celle-ci, qui rentre chez elle à pied après une garde de nuit, confie ses sentiments en passant devant la place déserte du centre de Bagdad où l'armée américaine avait symboliquement abattu le 9 avril 2003 une statue de l'ancien président irakien.
Des dizaines de milliers d'Irakiens ont été tués depuis cinq ans, deux millions se sont exilés et au moins autant ont été déplacés par la guerre, qui a coûté aussi la vie à plus de 4.000 militaires américains, dont 13 tombés ces trois derniers jours.
Le commandant des forces américaines en Irak, le général David Petraeus, a reconnu mardi devant le Congrès de Washington que la situation restait précaire et que les succès obtenus grâce à l'envoi de renforts l'an dernier étaient "fragiles et réversibles".
Le président américain George Bush, qui s'exprimera sur l'Irak jeudi à la Maison blanche, a téléphoné mercredi au Premier ministre Nouri al Maliki.
"Durant les cinq dernières années, nous n'avons vu que sang, bombes, couvre-feux et affrontements internes. Le gouvernement est totalement incapable d'apporter la sécurité", affirme Salim Hussein, un officier irakien en retraite.
Mais pour Ammar Karim, un enfant de dix ans qui joue au football avec ses camarades dans une artère de Bagdad normalement grouillante d'activités et aujourd'hui déserte, ces couvre-feux fréquents sont une aubaine.
"J'aime bien ce gouvernement à cause des couvre-feux. C'est le seul moment où nous pouvons sortir et jouer au foot. Autrement ma famille m'enferme à la maison."
Version française Marc Delteil
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